Depuis toujours, les animaux côtoient les hommes en terre marocaine. Domestiqués ou à l’état sauvage, ils incarnent bien plus que des compagnons de vie ou de travail. Certains sont sacralisés et d’autres moqués, mais ils ne laissent personne indifférents. Petit guide de certains animaux et de leurs symboles à travers l’histoire. Bestiaire…
En ce 22 septembre 2013, des dizaines d’ânes cravatés défilent dans les avenues de la capitale. L’initiateur de cette drôle de marche est Hamid Chabat, alors secrétaire général de l’Istiqlal, l’un des partis historiques du pays. Cette mise en scène, sur fond de querelles politiciennes, utilise l’un des symboles les plus courants de notre société. L’âne, ou «hmar» en darija, est devenu avec le temps le juron le plus utilisé de notre quotidien. Traiter quelqu’un de la sorte signifie que l’on pense de lui qu’il est un idiot, une bête de somme, incapable de se conduire en être humain civilisé.
Un raccourci qui ne rend certainement pas justice à l’un des animaux les plus utilisés dans nos contrées. Docile, travailleur, résistant et taiseux, un peu têtu, l’âne est sans aucun doute le plus fidèle animal qui ait existé au Maroc. Si notre jugement sur l’âne est souvent injuste, nous ne manquons pas de magnifier d’autres animaux de notre bestiaire.
Ainsi, le cheval, créature de grâce et de magnificence, ne fait l’objet d’aucune moquerie. Bien au contraire, symbole de liberté, de virilité et de guerre, le cheval est depuis longtemps honoré par les Marocains.
Par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’article dans Zamane N°110 (Janvier 2020)