Comment, au milieu d’un quartier populaire de Casablanca, dans une époque bouillonnante et ouverte sur tous les possibles, trouver sa voie et, plus encore, sa voix ? Mémoires (1/2)…
«Au début de ma carrière, dans le milieu des années 1980, j’avais l’habitude de m’identifier comme juriste de formation et anthropologue de conversion. En parlant avec Abdallah Laroui de ma conversion, il me dit sur un ton ferme : « On n’échappe jamais à sa discipline de formation ». Sur cette question, je n’ai pas de réponse catégorique. Tout dépend de la solidité du contenu de la formation en question et de la nature du rapport de l’apprenant à ses formateurs. En 1974, j’optai pour la section Sciences politiques à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Casablanca. J’avais la possibilité de poursuivre mes études universitaires en arabe, langue où j’étais à l’aise. Une section de sciences politiques en arabe venait d’ouvrir à Casablanca.
Militant en herbe
«En fait, notre cursus était plutôt dominé par des disciplines juridiques. Les cours ex cathedra et l’effectif élevé des étudiants (plus de 500) rendaient le rapport à nos professeurs fort distant. Pour la majorité d’entre eux, c’était de la pure dictée, avec quelques brefs commentaires. L’unique occasion qui sauvait cette pédagogie de masse était les travaux pratiques. Nous étions une trentaine par groupe. Nos professeurs avaient le temps d’aller dans le détail des choses. L’inconvénient consistait dans le format qui était presque le même : un exposé préparé par un étudiant suivi d’un débat. Nous avions rarement l’occasion d’analyser ou de commenter un texte juridique.
Par Hassan Rachik
Lire la suite de l’article dans Zamane N°111 (Février 2020)