Depuis l’indépendance, le Maroc a régulièrement, et officiellement, réclamé le retour de Sebta et Melilla, un retour que Hassan II lie au sort… de Gibraltar. Florilège.
«Au Maroc, les colonialistes espagnols continuent à occuper des régions entières de notre territoire et maintiennent des enclaves et des bases dans le nord, à Sebta et Melilla. Nous dénonçons ces manœuvres des pays colonialistes qui n’ont pour but que de maintenir leur présence sous une forme nouvelle».
– Discours de Hassan II à la conférence des pays non-alignés à Belgrade, le 3 septembre 1961
En attendant Gibraltar
«Question : Sire, vous avez parlé de rapports nouveaux qui peuvent se nouer entre Rabat et Madrid. Je voudrais simplement vous demander si, au-delà du problème immédiat du Sahara, il n’y a pas de vue géopolitiques, des considérations d’ensemble pour la Méditerranée ?
Réponse : A la dernière conférence du droit de la mer, et s’agissant des passages maritimes et des détroits, le problème du détroit de Gibraltar s’est posé. Il ne saurait d’ailleurs se poser sans une collaboration des plus strictes entre l’Espagne et le Maroc, y compris sur les problèmes de Sebta et de Melilla. Car ne nous faisons pas d’illusions, le jour où l’Espagne aura Gibraltar, le Maroc aura forcément Sebta et Melilla. Aucune puissance ne pourra permettre à l’Espagne de posséder les deux verrous du même détroit. Alors, comme je l’ai dit aux Espagnols, ce n’est pas une affaire espagnole, ce n’est pas non plus une affaire marocaine : Gibraltar, Sebta et Melilla doivent être une affaire hispano-marocaine. Je pense que c’est dans ce domaine qu’il faut la voir maintenant car plus vite ils auront Gibraltar et immédiatement et automatiquement nous aurons Sebta et Melilla. De ce fait, vous le voyez, petit à petit, les verrous disparaitront et le chemin s’éclaircira et nous chemineront dans la paix et la sérénité».
– Conférence de presse de Hassan II suite à la Marche Verte, le 25 novembre 1975
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