En matière d’enseignement, le Protectorat a appliqué la devise de Lyautey : « Chacun chez soi » et « Chaque chose doit rester à sa place ». Alors l’école oui, mais pas pour tous, ni avec les mêmes programmes…
Le domaine de l’enseignement fut une priorité pour les autorités du Protectorat. Non seulement parce que l’école devait façonner les esprits et les attitudes à l’égard du colonisateur, mais aussi parce que la complexité de la sociétémarocaine et la nature même du protectorat imposaient à la France une politique d’enseignement qui avait accouché d’une diversité étonnante d’écoles et de systèmes d’enseignement.
Les références idéologiques
Au Maroc, les autorités du Protectorat se sont toujours inspirées de l’experience algérienne car presque tous les décideurs étaient passés par l’école d’Alger. En matière d’enseignement, le gouverneur d’Algérie disait en 1886 : « L’expérience tend à démontrer que c’est chez les indigènes à qui nous avons donné l’instruction la plus étendue que nous rencontrons le plus d’hostilité ». En effet, beaucoup de décideurs gouvernementaux à Paris, tel que le directeur de l’influent Comité du Maroc, pensaient que l’argent dépensé dans l’enseignement des indigènes était en fin de compte de l’argent perdu. Ainsi, Eugène Etienne déclarait que la meilleure éducation pour l’indigène devait se faire au contact du colon : c’est en travaillant pour les colons qu’ils devaient être initiés à la civilisation…
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