Avec 59,85 dollars en clôture de la bourse de New York, le prix du baril du pétrole pour livraison en janvier 2015 passe en dessous de la barre des 60 dollars. Retour sur les évolutions marquantes de la dernière décennie.
La dernière fois, c’était en 2005. Le prix du baril du pétrole WTI avait tourné autour des 56.49 dollars, avant de se rapprocher des 40 dollars. Les prix du pétrole n’avaient jamais atteint ce qui était encore considéré comme « des sommets ». Mais à l’époque et avec ce prix-là, les raffineries américaines avaient « forcé » le rythme pour être performantes à 95,4 %.
En 2006, les cours ont continué à grimper pour atteindre à peu près 75 dollars. Ces hausses ont continué et s’expliquent par la crise économique et financière qui se profilait aux États-Unis. Au cœur du pic des dérèglements financiers ayant précipité la crise entre 2008 et 2009 au niveau mondial, l’inflation en découlant a favorisé davantage cette hausse. La bourse de New York clôture donc le 22 mai 2008 sur un prix du baril entre 134 et 135 dollars. Par la suite, il atteindra les 147 dollars avant de chuter brusquement. Il s’agit d’un nouveau record jamais atteint depuis 1985.
Toutefois, le taux de change du dollar évoluant parallèlement est en baisse. L’achat du baril WTI n’est donc pas affecté de manière significative, au moment où le marché international est inondé par la production américaine qui concurrence celle de la Russie et de l’Arabie Saoudite. Dans cette perceptive, les États-Unis ont opté depuis quelques années pour la production de pétrole à partir du schiste. En ce mois de décembre, la production du pétrole du schiste à elle seule a atteint 105 000 barils par jour. Jusqu’en début 2015, les performances des gisements du schiste permettront aux États-Unis de produire davantage.
Le scénario d’une nouvelle baisse des prix du baril du pétrole l’année prochaine se confirme. Pour cause, la surproduction exponentielle des États-Unis sera susceptible de créer des écarts entre l’offre et la demande internationale de termes de barils. D’autant plus que les États-Unis réfléchissent sur les possibilités de reprendre les exportations de pétrole brut. Celles-ci sont interdites depuis 1973, au lendemain du premier choc pétrolier.
Ghita Zine