Le Moyen Âge est le véritable tournant de l’histoire de Rabat. D’un site quasiment oublié de tous, la ville devient peu à peu un enjeu idéologique, politique et enfin une base majeur pour la conquête d’Al Andalus. Malgré tout, Rabat fut incapable de rivaliser avec les autres cités impériales. Retour sur une période de contrastes.
Sala Colonia sous les Romains, Tamesna pour les Berghouatas, Ribat Al Oudayas aux yeux des Alaouites, puis Mahdiya et Ribat Al Fath des Almohades, et Sala la nouvelle sous les Mérinides… Avant d’être la Rabat contemporaine que nous connaissons aujourd’hui, la capitale a eu autant de vies que de noms. Mais c’est particulièrement au Moyen Âge que le sort de la ville est le plus indécis et instable. C’est en effet à ce moment qu’elle devient l’épicentre de luttes qui mêlent religion, politique et suprématie territoriale. Si les connaissances sur Rabat avant l’arrivée de l’Islam demeurent obscures, des sources un peu plus abondantes apparaissent dès l’avènement des conquérants arabes. Mais là encore, les documents d’époque trahissent la partialité de leurs auteurs au gré des périodes et des dynasties dominantes. C’est pourquoi l’histoire de Rabat au Moyen Âge est un fil particulièrement complexe à démêler pour les historiens contemporains. Une tâche rendue encore plusardue par la présence, pendant plus de trois siècles, des clans Berghouatas, issus des grandes tribus Masmoudas. Ce peuple qui règne entre les rives de l’Oum Er-Rbia et ceux du Bouregreg, à partir du début du VIIIème siècle jusqu’au milieu du XIIème siècle, a forcément exploité le site de Rabat.
Par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’article dans Zamane N°109 (Décembre 2019)