Et si les motivations coloniales étaient autant d’ordre économique que sexuels ? C’est la thèse développée par l’historien français Pascal Blanchard, spécialiste du fait colonial et de l’immigration en France. Déjà auteur de travaux à ce sujet, il remet le couvert avec la parution de l’ouvrage collectifSexe, race et colonies (édition La Découverte). Le livre dévoile des centaines de photographies coloniales à caractère pornographique. Dans une interview accordée au quotidien Libération, Pascal Blanchard estime que l’abondance des clichés de ce type prouve que la sexualité est « au centre même de la colonisation ». Il ajoute que : « La nudité fait partie du ‘marketing’ de l’expédition coloniale et façonne l’identité même des femmes indigènes ». Selon le chercheur, le « paradis sexuel » que représentent les colonies permettent aux hommes européens de briser les tabous infranchissables chez eux : « Là-bas, il n’y a pas d’interdit, tous les verrous moraux sautent : abus, viol, pédophilie… ». Le résultat de ces travaux de recherche vient ainsi replacer l’aspect sexuel au centre des motivations coloniales. Un côté obscur que les livres d’histoire continuent pourtant à marginaliser.
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