Dans un ouvrage paru récemment, Carlos, figure du terrorisme des années 1970/1980, confie avoir planifié l’assassinat de Hassan II avec la complicité du régime algérien et d’un informateur nommé… Ahmed Dlimi. Vérité ou mensonge ?
Illich Ramirez Sanchez, alias Carlos, nous avait habitués aux révélations fracassantes, parfois tirées par les cheveux. La dernière en date -confiée au journaliste français Laszlo Liszka, qui a publié un livre-entretien intitulé « Le monde selon Carlos », publié début juin- est de taille. Le mercenaire des causes tiers-mondistes aurait, avec la complicité de Saleh Hidjeb, patron du commissariat central d’Alger, et Houari Boumediene, président à l’époque des faits, projeté de tuer HassanII fin 1978. Le plan consistait à tuer le souverain marocain au moment où celui-ci quittait Rabat. Problème: il y avait deux itinéraires possibles. Carlos et Hidjeb ont donc envoyé “deux équipes séparées au Maroc, chacune de quatre personnes, mais sans qu’elles se connaissent. Chaque équipe devait se placer au bord d’une des deux routes. L’informateur, le moment venu, devait nous dire si Hassan II prendrait la route rouge ou la bleue”, d’après le témoignage du terroriste. Or, et c’est une autre révélation de taille, l’informateur ne serait autre qu’Ahmed Dlimi, alors général des Forces Armées Royales et homme fort du régime marocain, mort dans des conditions mystérieuses en 1983. Carlos raconte-t-il la vérité ? Rien ne permet de l’affirmer. Dans tous les cas, le plan (s’il a existé) a été avorté au moment de la mort de Houari Boumediene, en décembre 1978.