Le 17 août 1907, après une lutte acharnée, Moulay Hafid détrône son frère, Moulay Abdelaziz, avant d’être officiellement proclamé sultan à Fès le 5 janvier 1908. Mais un frère peut en cacher un autre. Après avoir guerroyé contre Moulay Abdelaziz, Moulay Hafid va devoir livrer un combat contre un troisième frère, Moulay El Kebir. Ce dernier, irrité de ne pas avoir été nommé Khalifa de Marrakech lorsque Moulay Hafid a pris le pouvoir, décide de lancer une campagne d’agitation afin de devenir sultan à la place du sultan. Il rejoint d’abord les tribus Zemmour et Zaër, puis les tribus de la région de Taza, dans l’espoir de gagner leur soutien et constituer une armée contre Moulay Hafid. En parallèle, cela n’empêche pas Moulay El Kebir d’écrire à son frère pour lui demander que sa famille, résidente à Fès, soit traitée avec humanité, ou négocier une autorisation de voyage à La Mecque. Moulay Hafid refuse et exige que son frère revienne à Fès et négocie avec les Zemmour pour que celui-ci lui soit livré, avant de préparer la formation de trois mehalla pour châtier les tribus pro-Moulay El Kebir. Le 26 mai 1910, Moulay El Kebir entre à Taza pour être proclamé par les tribus les plus importantes tandis que la mehalla de Moulay Hafid se trouve affaiblie. La sédition prend fin en septembre 1910 après une médiation exercée par des diplomates français, qui amènent Moulay Hafid à accorder l’aman (la sécurité) à son frère.
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Le Makhzen, à cette époque, était bien faible. L’étude des pollens dans les sols du Maroc a montré une présence élevée de forêts jusqu’au règne de Moulay Ismaël qui, dit-on, prit le contrôle des tribus diverses en brûlant les forêts où elles se cachaient. Il est probable que le prélèvement d’impôts était mal contrôlé par la suite, appauvrissant les campagnes. L’instabilité a laissé des souverains isolés et sans autorité réelle jusqu’à la nomination de Moulay Youssef. Les conséquences du pouvoir central provisoirement trop léger ont un petit côté positif, c’est la mosaïque de cultures très diverses qui constitua comme un musée de doctrines politique (par exemples les systèmes des Tijanyines, des Cherkaouyines et des Rahaliyines constituant des modèles de vie sociale très différents).