Pourquoi l’approche religieuse de la pandémie reste-t-elle instrumentée de nos jours ? Dans quel sens la pandémie signe-t-elle le retour de l’Etat-providence ? Comment le confinement met-il à nu les disparités sociales ? Comment la pandémie est-elle un moment privilégié d’une prise de conscience? Quelles recommandations sociologiques adresser au décideur politique ? Telles sont les questions auxquelles nous allons proposer quelques réponses…
La pandémie, une colère divine
La thèse religieuse est classique dans l’explication justificative des pandémies. Elle voit dans toute pandémie l’expression d’une colère divine contre des peuples ayant dévié de la voie que Dieu leur a tracée. C’est la faiblesse de la pratique religieuse et/ou la mauvaise religiosité à travers l’abandon des prescriptions et la transgression des interdits qui seraient la cause principale des pandémies, selon toutes les religions du monde. La théorie de la malédiction/punition a traversé l’histoire de l’humanité et la traverse encore. Elle est non scientifique parce que «infalsifiable». Selon Karl Popper, ce philosophe des sciences qui ne traite pas de la religion, l’infalsifiabilité d’une théorie consiste dans l’impossibilité d’en démontrer la fausseté et l’erreur. Et cela s’applique parfaitement à la religion à mon sens, dans la mesure où toute théorie religieuse repose fondamentalement sur la foi. C’est en renonçant à la science et à la raison que l’on fait une place à la foi comme l’a souligné Kant : «J’ai donc dû supprimer le savoir pour lui substituer la croyance».
Par Abdessamad Dialmy
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