La médecine au Maroc, du temps du Moyen Âge, s’est toujours confondue avec la médecine arabe ou persane. Et il y eut à travers les siècles beaucoup de grands médecins arabes, du Machrek, d’Al Andalus et du Maroc, même si, il faut le reconnaître, la récolte pour trouver de grands génies marocains fut assez maigre.
Tout ce que nous savons de la médecine marocaine au Moyen Âge nous vient des traités rédigés par des médecins et des botanistes andalous et marocains, mais également par un curieux livre en deux tomes : «Histoire de la médecine arabe» du médecin militaire et orientaliste français Lucien Leclerc. Publiée en 1876 à Paris, cette œuvre est restée pendant très longtemps la référence des références en matière de médecine arabe, ou musulmane, afin de pouvoir y englober les Perses et les Arabes de Syrie, d’Irak, etc.
Une histoire à compléter
Le docteur Leclerc n’est certes pas le premier à publier un ouvrage sur cette question. D’autres avant lui l’ont fait. L’«Essai historique et littéraire sur la Médecine des Arabes» de Pierre Joseph Amoreux, médecin à Montpellier, publié en 1805, ainsi que «L’histoire des Médecins et des Naturalistes arabes» de l’orientaliste allemand Ferdinand Wüstenfeld, sont des pionniers, même si leurs œuvres comportent d’immenses emprunts à leurs prédécesseurs arabes : Ibn Al Nadim, auteur chiite au Xème siècle du livre-catalogue «Kitab Al Fihrist» et Jamal Eddine El Koftiqui qui rédigea au XIIIème siècle le «Kitab Tarikh El Hokama» (Livre de l’histoire des savants). Les deux ouvrages ne traitent pas uniquement de la médecine mais de la vie de savants de toutes les disciplines.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°104 (Juillet 2019)