La guerre de Tétouan, qui a vu s’affronter Espagnols et Marocains vers la fin du XIXème siècle, marquera l’histoire du Maroc par ses conséquences néfastes. Elle a surtout dévoilé à l’Occident un empire au bord de la ruine. Récit.
L’Espagne et le Maroc se mènent une guerre impitoyable pendant plusieurs mois entre l’automne 1859 et le printemps 1860. C’est la guerre de Tétouan, qui se termine par une humiliante défaite et des conséquences désastreuses pour l’Empire chérifien. La ville de Tétouan et sa région sont durablement occupées par l’armée espagnole. Les conséquences pour le Maroc auraient même pu être plus graves si le choléra ne s’était pas mêlé de la partie dès les premiers jours du conflit : 4000 soldats espagnols y succombent, soit 10% environ des troupes ennemies. Le choléra a fait plus de morts espagnols que l’armée régulière et les tribus réunies.
Suite à la démonstration de la suprématie espagnole sur le terrain, des négociations commencent entre les deux royaumes. Le commandant en chef des troupes d’occupation et de l’armée espagnole elle-même n’est autre que le célèbre général Leopoldo O’Donnell, qui est en même temps – et ce n’est pas un détail – le chef du gouvernement espagnol. Selon Charles de Mazade, O’Donnell tient à commander lui-même le corps expéditionnaire car il ne voulait «laisser à nul autre l’avantage d’aller chercher un certain prestige militaire en Afrique pour revenir bientôt à Madrid lui disputer la prééminence au pouvoir.» Côté marocain, l’enjeu politique est aussi important : c’est le vice-roi (khalifat as-sultan) Moulay Al Abbass, qui commande l’armée chérifienne. Mais le nouveau sultan, Mohammed Ibn Abderrahmane, le fait seconder par son fils Moulay Ahmed.
Par Maâti Monjib
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