La révolution actuelle a surpris tout le monde, pourtant on peut lui trouver des racines dans la construction d’une société moderne au XIXe siècle.
Une insurrection populaire vient d’éclater en Tunisie. La cause: une crise économique et financière qui a poussé le gouvernement à augmenter les impôts. Cela n’a fait qu’aggraver la crise générale, qui a frappé de plein fouet les couches populaires et moyennes. Mais selon Béchir Tlili, un spécialiste de la Tunisie, le contenu de la révolte populaire n’est pas seulement de nature socio-économique : il est également politique. C’est pour cette raison, ajoute l’historien, que l’insurrection inquiète non seulement «les autorités beylicales, mais également (…) la France». Le soulèvement prend fin sans avoir atteint ses objectifs. Parmi les causes de cet échec, on peut citer, outre une répression policière impitoyable… l’intervention de la flotte de guerre française. Ce que vous venez de lire ne relève pas de l’histoire-fiction, mais décrit ce qui s’est passé en Tunisie en 1864. Sous la pression française, les libertés reconnues aux sujets de l’époque sont suspendues. Il faut rappeler que la Tunisie n’est pas encore tombée dans l’escarcelle française: le protectorat n’y sera imposé qu’une vingtaine d’années plus tard. De fait, trois jours avant la chute du président Ben Ali, la France officielle remet ça. Inquiète pour ses intérêts, elle propose par la voix de sa ministre des Affaires étrangères… une assistance policière française pour rétablir l’ordre en Tunisie!
Par Maâti Monjib
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