Le 1er novembre 1755, un terrible séisme éventre le fond marin au large de Lisbonne. La capitale lusitanienne est quasi-rayée de la carte. Le Maroc n’y échappe pas. La catastrophe est d’une ampleur historique.
Depuis plusieurs semaines déjà, le négociant marseillais Soyris tente de rencontrer les autorités de l’empire chérifien. Il a pour mission délicate d’engager des pourparlers au sujet des captifs chrétiens. Enfin, le premier novembre de l’année 1755, le Français doit rencontrer le prince Mohammed Ben Abdellah, alors gouverneur de Marrakech, fils du sultan et futur maître du pays. Au cours de l’entrevue, les murs du palais tremblent. Dans sa lettre rédigée quatre jours plus tard, il raconte : «A 9h39 du matin, nous avons eu un violent tremblement de terre qui a duré huit minutes. Quelques maisons se sont écroulées, mais peu de personnes se sont retrouvées ensevelies sous les ruines. Des courriers sont acheminés depuis Santa Cruz du cap de Gué (Agadir, ndlr), de Safi, d’Azemmour et de Salé au prince pour informer cette altesse qu’ils ont ressenti le même tremblement, à la même heure. Mais, il paraît qu’il a été plus fort du côté du Nord qu’il ne l’a été au Sud». Sur le moment, les rumeurs qui circulent sont fondées. Bien plus au nord, au large de la splendide capitale portugaise, la nature s’est déchaînée. Lisbonne est ravagée par un séisme d’une ampleur jamais connue. Les scientifiques d’aujourd’hui estiment la secousse à une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter. La catastrophe est telle que la civilisation occidentale se remet en question. Les penseurs de l’ère des Lumières redéfinissent la place de l’Homme et de Dieu sur terre.
Au Maroc, comme sur les côtes atlantiques ibériques, le pire de ce 1er novembre n’est pas encore passé. Peu de temps après la première secousse, un tsunami s’abat avec une rare violence.
Par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’article dans Zamane N°49
A l’époque, les montres mécaniques n’avaient pas la précision d’affichage à la minute pour indiquer 9H39…
Cette précision dans l’horlogerie date du XVe siècle. La citation relevée est issue d’une lettre datant du 4 novembre 1755. D’autre chroniques portugaises signalent exactement le même moment. Dommage que vous n’ayez retenu que cela.