Wikileaks n’oublie pas le Maroc
L’année 2013 a continué à faire trembler les milieux diplomatiques du monde entier. Les révélations de Wikileaks n’ont pas tari et ont même fourni de croustillantes divulgations à propos du Maroc. On y apprend qu’en 1973, Hassan II aurait confié aux Américains que « le Sahara doit être marocain, à défaut, il reste espagnol, mais il ne sera jamais ni algérien, ni indépendant ». Par ailleurs, soucieux du passage de quelques « OVNI » dans le ciel marocain en 1976, le roi a mandaté une enquête auprès de ses amis américains.
Les frustrations d’Aznar
L’ancien chef de gouvernement espagnol (1996-2004), livre ses mémoires en cette année 2013. Naturellement, José Maria Aznar revient sur ses relations pour le moins houleuses avec le Maroc. Il confirme d’abord son admiration envers le roi Hassan II pour sa capacité de gouvernance, tout en se rappelant des discussions crispées qu’il a tenues avec le prince héritier de l’époque, Mohammed VI. Enfin, Aznar revient sur l’action du président français Jacques Chirac qu’il juge favorable au Maroc, au détriment de son pays.
Le prince méconnu !
Dans l’entretien que nous a accordé en août 2013 le prince Hicham Alaoui (Zamane 33-34), celui-ci est revenu sur des aspects méconnus de la vie de son père, Moulay Abdellah. Le « prince rouge » a notamment révélé les amitiés de son père avec certaines figures de l’opposition marocaine, dont Abderrahim Bouabid. D’ailleurs, lorsque Bouabid fut mis au cachot suites à la grève de 1981, Moulay Abdellah avait exhorté son frère à libérer le dirigeant de l’USFP. Ce à quoi Hassan II avait répondu : « Si tu ne te calmes pas, je mettrais ta cellule à côté de la sienne ».
Départ des juifs du Maroc , le Mossad incriminé
C’était peut-être un secret de polichinelle, mais l’implication des services secrets israéliens dans l’exode massif de juifs marocains au cours des années 1960 se confirme, année après année. En 2013, l’historien israélien Yigal Bin-Nun livre le résultat de ses recherches à ce sujet. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont explosives. Il accuse le Mossad d’avoir cherché à « fabriquer des martyrs », afin d’accélérer le départ des juifs du Maroc. En somme, d’insuffler la terreur.
Chabat téléguidé ?
Dans une interview pour le moins fracassante accordée au portail d’information Insafpress en décembre 2013, M’hamed El Khalifa, cadre historique du parti de l’Istiqlal, s’en est vertement pris à l’actuel dirigeant de son parti, Hamid Chabat. Ce dernier ferait partie, selon El Khalifa (à droite sur la photo), d’un vaste plan de déstabilisation des partis nationaux, entrepris par certaines sphères du pouvoir qu’il n’a pas nommées. Sur un tout autre sujet, Khalifa a également qualifié le retrait de Ben Barka de l’Istiqlal en 1959 d’« acte inconscient ».
Abdelkrim Motiî déballe
Dans une longue série d’entretiens avec nos confrères de Hespress, l’ancien dirigeant de Chabiba Al Islamia se livre et semble surtout vouloir régler quelques comptes. C’est l’actuel chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui est dans le viseur. Moutiî accuse Benkirane d’avoir infiltré la Chabiba à la fin des années 70, avec la collaboration des services de l’état pour « détruire le mouvement islamiste et ternir son image et son histoire ».
Info ou intox ?
Abdellah Kadiri, président du Parti démocratique national (PDN) et ex-colonel des FAR, a beaucoup fait parler de lui en cette année 2013, et pour cause. L’ancien membre du RNI a révélé, dans un entretien à Al Massae, que l’ancien dirigeant Rniste Ahmed Osman aurait déclaré aux membres de son parti, peu avant les Législatives de 1978, qu’ils n’avaient nul besoin de faire campagne car, selon lui, le ministère de l’Intérieur allait s’occuper du bourrage des urnes en leur faveur.