Saïd Sadi, instigateur du printemps kabyle d’avril 1980, est une personnalité politique importante en Algérie, qui appelle à l’apaisement et à la démocratie. De passage au Maroc, Zamane en a profité pour le rencontrer. Au menu : son parcours, l’actualité de son pays… et les rapports toujours passionnés entre le Maroc et l’Algérie.
À un an des élections présidentielles en Algérie, comment voyez-vous l’actualité de votre pays, dont le chef de l’Etat semble de plus en plus fragile, à tous les niveaux ?
La précarité de la santé du chef de l’Etat décrédibilise un peu plus la présidentielle algérienne déjà frappée d’illégitimité par les fraudes électorales. Cette santé déclinante focalise l’attention médiatique, ce que je comprends parfaitement. Mais les origines de l’impasse algérienne remontent à avant même l’indépendance avec l’assassinat d’Abane Ramdane commis au Maroc par ses pairs en décembre 1957. Cet assassinat est en quelque sorte l’acte de naissance du système politique algérien puisque tout en découle et tout y renvoie. Si l’actuel chef de l’Etat venait à disparaître, rien ne serait réglé pour autant car l’élection serait organisée pour une reconduction du même système. Le mal est bien plus profond que ne le laissent penser les apparences.
De quel bord vous réclamez-vous dans l’échiquier politique algérien ?
Je me suis construit dans un courant de l’opposition qui se réclame de la démocratie. Le combat de ma génération est assez singulier dans la mesure où il est extérieur aux dogmes des partis traditionnels. Notre enfance a été marquée par le prix d’une guerre sanglante et nous avons assisté impuissants au naufrage démocratique d’après-guerre. D’où notre quête pour une liberté confisquée sitôt l’indépendance acquise et pour la justice sociale refusée par le système colonial. Nous sommes les précurseurs de la social-démocratie algérienne. Positionnement délicat dans un univers caractérisé par les schématisations caricaturales opposant les «réactionnaires aux progressistes » ou « les patriotes aux traîtres ».
Propos recueillis par Sami Lakmahri
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Il est allé au Maroc recevoir des ordres du makhzen …
Désolée, mais cet homme est intègre et sincère. Il croit à la construction d’une Afrique du nord démocratique et unie.
Il est facile de médire sur une personne sans l’avoir jamais approché ni avoir des infos sur sa vie.
. Said Sadi a beaucoup d’amis démocrates au Maroc, en Tunisie et en Libye. C’est une personnalité très respectée et estimée qui a passé toute sa vie à se battre pour des idées de justice. Il suffit de voir son parcours. Il continue toujours, c’est un infatigable.
Said Sadi est une personnalité importante en Algérie pour ses idées modernes .
On a besoin de gens comme lui pour avancer. C’est quelqu’un de bien.