L’année qui s’est écoulée fut plus qu’une année, la fin d’une séquence, doublée d’épreuves. Elle révéla au grand jour les fissures colmatées à coups de déclarations et de politiques velléitaires. Pourtant, les fissures étaient apparentes pour celui qui sait voir. De l’ordre politique tel que voulu par la «Nation Indispensable», depuis 2003, avec la chevauchée en américaine en Irak, il n’y eut que le cauchemar de «l’Etat islamique» et la recrudescence du terrorisme. Sur le plan économique, depuis la crise des subprimes en 2008, l’économie mondiale battait de l’aile et avait du mal à trouver son messie. On parait au plus pressé, et on se disait que le printemps prochain sera verdoyant, comme le répétait les pontes de la Federal Reserve aux Etats Unis. Ce fut l’ouragan !
Le monde est en panne d’idées sur le plan économique, où aucun paradigme ne se profile à l’horizon, malgré le flot de critiques sur le néolibéralisme. Le protectionnisme pointe du nez. Haro sur les délocalisations. Alors, la pauvre mondialisation parée de toutes les vertus, serait-elle une chimère ? Un souvenir ? Bon ou mauvais ? L’ère de la démondialisation commence-t-elle ?
L’humanité ne peut pas faire marche arrière en la matière. La mondialisation est une donnée, à qui il faut des gardes fous. Il ne faut surtout pas confondre néolibéralisme et mondialisation.
Sur le plan politique, le monde prend la tournure de guerre froide, sournoise, même si en pleine crise Covid le mot fut lâché. La guerre froide, il faudra le rappeler, ne fut aucunement une agréable aventure. Elle a condamné le monde à l’enfermement et à la course des armements, et sur plusieurs contrées, elle fut chaude. Son équilibre était un équilibre de la terreur. Il ne faut pas la souhaiter, malgré les tares de l’ordre post-guerre froide, et encore moins la sublimer.
La paix universelle chère à Kant est une chimère bien sûr. Depuis que le monde est monde, il n’a pas été exempt de conflits. Mais le devoir de l’intelligence humaine est de rabouter les aspérités conséquentes des divergences et des conflits. Souhaitons que l’intelligence soit au rendez-vous.
La démocratie est en crise ou, pour reprendre un terme savant, elle est en récession avec la montée des populismes. Les bastions même de ce qui fait l’identité politique de l’Occident, montrent des craquements, y compris dans la première puissance mondiale.
Une petite lueur qui, espérons-le, deviendra lucarne, avec la découverte de vaccin contre la Covid. On va pouvoir au moins réfléchir sereinement. Mais l’épreuve à laquelle on a été soumis, un an presque, alternant confinement, couvre-feu, atteinte par la pandémie, perte de proches, n’aura pas servi à grand-chose, si on n’en extrait pas des enseignements : investir dans les fondamentaux, la santé et l’éducation, en dehors des canons néolibéraux. Ce sont deux services publics stratégiques, et le mot service a une connotation religieuse. La règle d’or est la solidarité dans ces deux secteurs, et non la rentabilité.
Des antiennes, diriez-vous ? Certes, mais on ne perd rien à les rappeler devant la carence de notre système de santé, et l’indigence de notre système éducatif. Le rituel des réformes, n’est-il pas la négation de la réforme ? Le secteur de l’enseignement a du mal à se relever. Il se relâche même.
Par Hassan Aourid, conseiller scientifique de Zamane
Je souscris complètement, retour aux fondamentaux c’est à dire ÉDUCATION et SANTÉ avec indépendance alimentaire…tout un vrai programme pour un vrai nouveau modèle de développement
Dr JD El Ahmadi