L’éducation islamique a toujours été au centre des débats, car elle est à la base du citoyen que nous voulons former. Une spécialiste analyse pour Zamane les tenants et les aboutissants des réformes successives de cette matière.
Est-ce qu’on peut dire que les réformes qui ont touché l’éducation islamique au Maroc sont dues aux attentats perpétrés par des groupes extrémistes et au contexte international lié à la «guerre américaine contre la terreur» ?
Pas tout à fait. La réforme de l’éducation islamique date d’avant la guerre actuelle contre le terrorisme. Déjà sous Hassan II, l’adoption de la Charte nationale pour l’éducation et la formation, en 1999, a défini les objectifs de la réforme pour chaque matière scolaire, y compris l’éducation religieuse. Et cette décision concernait tous les niveaux scolaires. Ladite Charte stipule que le système éducatif marocain « vise à former des citoyens vertueux qui seraient un modèle de droiture, de modération et de tolérance. Ouverts à la science et au savoir et disposant d’un esprit d’initiative, d’entreprise et de créativité. Les préoccupations de la Charte nationale concernant la tolérance démontrent que les réformes du système éducatif étaient déjà dirigées dans le sens d’un curriculum de type ‘éthique générale’ ». Et cela bien avant les événements du 11 septembre 2001 et les attentats de Casablanca du 16 mai 2003. Néanmoins, ces réformes ont été introduites, sur le plan pratique, dans le programme d’éducation islamique à la suite des attentats de Casablanca.
Y a-t-il d’autres documents ou initiatives politiques qui régissent l’éducation islamique au Maroc ?
En 2002, un livre blanc précisait les heures et les activités d’éducation religieuse réelles par semaine d’instruction. Le Livre blanc indique que les deux premières années de l’enseignement préscolaire, pour les quatre et cinq ans, connu au Maroc comme «Awwali,» comprendra 68 heures de formation par an. Au cours de l’année scolaire, cela équivaut à deux heures d’éducation islamique par semaine. Pour les deux premières années de l’école primaire, l’instruction est renforcée. Les élèves reçoivent un total de 110 heures d’éducation islamique, autrement dit plus de trois heures par semaine. Pour les étudiants de l’école intermédiaire, le livre blanc prévoit deux heures d’enseignement religieux hebdomadaires.
Propos recueillis par Maâti Monjib
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