Malgré son conservatisme, la société marocaine du Moyen-âge a composé avec le phénomène de l’infidélité, qui n’est qu’une représentation de la sexualité des Marocains de l’époque. Décryptage.
L’infidélité féminine est bien sûr un sujet tabou. Elle l’était encore plus au Moyen-âge. Evoquer le sujet requiert donc la prise en compte de certaines remarques essentielles. D’abord, il faut rappeler que la société marocaine de l’époque est profondément religieuse. La sexualité n’est pas reconnue en dehors du cadre du mariage. Tout écart conduit à la zina (sexe hors mariage), qui est sévèrement punie par la Charia. La deuxième remarque est peut-être la plus étonnante. Pratiquement toutes les sources disponibles sur l’époque n’évoquent que les cas d’infidélité féminine. Rien ou pas grand-chose pour l’infidélité masculine. Et encore, dans les cas d’infidélité féminine, rien n’est spécifié concernant l’homme concerné (marié ? célibataire ?). Cette dernière remarque relativise, bien sûr, l’étude des mœurs sexuelles au Moyen-âge. Mais elle renseigne aussi sur la mentalité régnante à l’époque. Une mentalité masculine ou masculiniste. Tout est perçu et expliqué d’un point de vue masculin, qui considère la femme comme source potentielle de «fitna».
Par Mohammed Yassir El Hilali
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