Les graves épidémies qui ont frappé le Maroc, tout au long du Moyen Âge, ont mis à nu la faiblesse de ses structures et de son tissu, tant économique et politique que social.
Àelle seule, la peste, maladie majeure ayant sévi dans le Moyen Âge, a emporté des centaines de milliers de personnes au Maroc. Cas des régions de Doukkala et de la Chaouia, sans oublier Fès qui connut un épisode de 20.000 morts d’un seul coup. Quant à la peste noire, variante de peste qui a sévi à l’état de pandémie mondiale dans le XIVème siècle, elle a littéralement détruit Salé. Ce ne sont là que des exemples. Il y en a d’autres…
Trois siècles où le Maroc a tout perdu
La période s’étendant entre la deuxième moitié du XIIIème siècle et la première moitié du XVIème, et couvrant à peu près trois siècles, a été cruciale. Cette époque, qui a été marquée par de profonds bouleversements économiques, politiques, culturels et démographiques dans le monde, a été aussi marquée par le déclin des structures de l’Etat marocain, entrainant dans sa chute l’ensemble des composantes de la société.
Dans le même temps, cette période a connu une longue succession d’épidémies, précédées ou accompagnées par des épisodes de sécheresse ou de famine. Le lien de cause à effet est peut-être évident, même si cette période n’a été, malheureusement, que très peu documentée par les historiens et chroniqueurs de l’époque. En effet, la tâche se complique devant l’absence de données démographiques précises, ce qui rend de facto l’impact économique difficile à chiffrer. Sans oublier que la majorité des victimes de ces épidémies, appartenant aux classes populaires, constituaient la première «main d’œuvre» et cheville ouvrière de cette économie.
Par Mohamed Yassir El Hilali
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