La France est sous occupation nazie. les agents secrets américains s’activent en Afrique du nord et au Maroc, où ils coordonnent parfois avec les nationalistes contre les autorités du protectorat. Des opérations qui continueront bien après la fin de la seconde guerre, mais avec quels desseins ?
Nous sommes en 1941. L’Europe est en pleine guerre et la France est déjà sous occupation allemande. Signé le 26 février de la même année, l’accord Murphy-Weygand permet aux États-Unis d’Amérique de continuer ses exportations vers le Maroc, contrôlé alors par le régime de Vichy. En contrepartie, Washington envoie un groupe de «contrôleurs économiques», dont la mission est de s’assurer qu’aucun matériel lié à la guerre ne tombe entre les mains de l’Axe. Dirigés par le vice-consul Kenneth Pendar, ces agents de l’Office of Strategic Services (OSS), agence de renseignement américain et précurseur de la CIA, préparent le terrain pour le débarquement des Alliés en Afrique du Nord qui aura lieu le 8 novembre 1942. Les agents s’intéressent principalement à la géographie et aux infrastructures, mais également aux ressources naturelles comme le phosphate. La Résidence, elle, s’inquiète pour ses intérêts liés à l’industrie minière installée dans la région de Marrakech et déduit que les États-Unis veulent remplacer la France en tant que puissance impériale dominante dans la région. Les agents américains procèdent également à une évaluation de la situation politique du pays. Ceci leur permettra de développer des liens étroits avec la population locale, contrairement aux diplomates américains de Tanger et Rabat qui entretiennent peu de contacts avec les Marocains et restent plus conciliants vis-à-vis de la France.
Par David Stenner
La suite de l’article dans Zamane N°47