Moulay Ismaïl a beaucoup œuvré pour l’unité du pays. Son œuvre, qui regorge de réalisations, mérite d’être examinée en tenant compte des normes et standards de son époque.
Depuis les Saâdiens, le Maroc s’apparentait à ce que les historiens appellent les «siècles obscurs» conséquents à la fin de la dynastie idrisside, par le dépeçage du royaume, sauf qu’on est mieux édifiés sur la période post- saâdienne. Des principautés ici et là, auxquelles le fondateur de la dynastie alaouite, Moulay Rachid, mit fin. Il n’eut pas la vie longue et c’est plutôt son frère, Moulay Ismaïl qui, dans un règne plus long, le plus long de la dynastie alaouite (plus d’un demi siècle), consolida l’unité du pays et mit fin aux velléités séparatistes. Quelques braises persistèrent mais finissent par s’éteindre, devant la fermeté du pouvoir. Certes, la menace chrétienne au nord se faisait moindre, et le sultan récupéra Mahdia et Larache aux mains des Espagnols, et Tanger qui était aux mains des Anglais. La menace turque demeurait persistante, et le sultan Moulay Ismaïl finit par arracher une délimitation frontalière autour de l’Oued Tafna. En réalité, il s’agit des Turcs de la régence d’Alger, devenus autonomes par rapport à la Sublime porte. C’était pour se consacrer à l’édification interne. Le style recourait à la manière forte : harkas (expéditions punitives), exécutions sommaires, y compris parmi ses fils, qui ont fait montre de volonté à s’émanciper de sa férule…
Par Hassan Aourid
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