Ce n’est pas un hasard si Rabat est devenu, surtout depuis le XXème siècle, la ville où la culture, le savoir et l’administration se côtoyaient, se repoussaient, se rapprochaient au point de se confondre.
Dans l’imaginaire marocain, Rabat est associée essentiellement à la capitale politique et administrative, en face de Fès la capitale spirituelle et culturelle, et Casablanca, la capitale économique. Les Marocains n’aiment pas beaucoup « monter à Rabat », comme le dit l’expression populaire. Ils y vont surtout pour des soucis administratifs, entreprise qui n’aboutit que très rarement, en fonction des responsables que l’on connaît ou à qui on a été recommandé. « Monter à Rabat » semble être alors la rude, escarpée et infructueuse entreprise de Sisyphe. Cette ville est donc assimilée plus à un lieu de corvée que de détente ou de plaisir. À son caractère mauresque, avec tout le doute qui plane, dans l’imaginaire populaire, sur le faible attachement de ses habitants à l’Islam (les « musulmans de Rabat »), est venu s’ajouter ce caractère administratif austère qui a mis les Marocains pour la première fois dans leur histoire face à leur colonisateur.
Par Moulim El Aroussi
Lire la suite de l’article dans Zamane N°109 (Décembre 2019)