Le Moyen Âge a été marqué, au Maroc et dans le reste du Maghreb, par une forme particulière d’ascétise mêlant l’amour de Dieu à une forme de pouvoir politique.
Le Tassawuf marocain est né, selon les chroniqueurs, vers le XIIème siècle. On ne parlait pas encore de zaouïas mais uniquement d’hommes pieux, craignant Dieu et croyant qu’il fallait renoncer à la vie matérielle et se détourner de la vie d’ici-bas avec ses vicissitudes matérielles. C’était une loi qu’ils observaient avec rigueur. Cette tradition remonte en fait à des pratiques religieuses avant l’Islam : le manichéisme, le christianisme, mais aussi le bouddhisme et bien d’autres religions, avec leurs adorateurs de Dieu qui choisissaient de s’esseuler et de s’abandonner à la prière et à la remémoration du Nom divin (Zikr). Mais tant que le phénomène ne concernait qu’une minorité d’individus éparpillés sur la vaste terre de Dieu, il pouvait à la limite être traité en tant que tel. Or il s’agit au XIIème siècle, au Maroc et en Andalousie, d’un véritable mouvement de maraboutisme qui s’installa sur toute la région dite Occident musulman.
Les Mourabitounes
Mais, dira-t-on, ceci avait déjà existé dans l’histoire du Maroc. Les Mourabitounes (Almoravides) n’étaient-ils pas au départ, simplement, des hommes pieux retirés dans des monastères et dévoués à la prière ? Certes, mais à quelques précisions près.
Par Moulim El Aroussi
Lire la suite de l’article dans Zamane N°104 (Juillet 2019)