La conquête d’Al Andalus par les troupes de Tarik Ibn Zyad, la bataille des Trois rois, la défaite d’Isly, la Guerre des Sables…, des événements et épisodes qui font partie de notre imaginaire collectif et national, mais qui ont un dénominateur commun : l’armée et l’histoire militaire du Maroc. On a tous une fascination, énigmatique, pour les images de combattants en sabre ou en fusil d’assaut, les commandants militaires chamarrés de médailles et de décorations, ou les soldats au front. On ne reste pas indifférents à l’égard des représentations de batailles, des récits de guerre relatant les épopées de bravoure et de dévouement ou de lâcheté face à la mort et à la destruction. L’histoire du Maroc est pleine de ce genre d’images et d’évocations. À travers l’évolution de l’armée marocaine, sa nature et sa composition, on peut déchiffrer et lire l’histoire de tout un pays, avec ses moments de gloire et de grandeur, mais aussi ses périodes de crise, de déroutes et de déclin. Dans ce numéro, «Zamane» revient sur la longue histoire de l’armée marocaine et son cheminement à travers les siècles. De troupes composées essentiellement de tribus, menant leurs guerres et batailles au nom du Jihad, à la création d’une armée moderne. Ce dossier évoque aussi les différentes formes d’organisation militaire que le Maroc a connues ainsi que les influences étrangères qui y ont contribué. Enfin, il est question également du rôle politique joué par l’armée marocaine, notamment après l’Indépendance, sur le plan interne mais aussi régional et international. Dans une célèbre formule, le général prussien Clausewitz disait : «La guerre n’est que la simple continuation de la politique par d’autres moyens». L’histoire de l’armée marocaine en est probablement une bonne illustration.
Il n’y a pas de pouvoir sans armée, comme disait Ibn Khaldoun dans ses Prolégomènes. L’armée est au cœur de l’action politique. Elle en est le levier, mais aussi le catalyseur. La cellule tribale, avec sa méiose, la ‘asabiya (l’esprit de clan) en était le ressort dans les dynasties berbères qui ont régné sur le Maroc. Mais, voilà que cette structure change avec le sultan Al Mansour Eddahbi, qui a opéré une rupture et initié un précédent avec une armée prétorienne. L’armée n’émane plus du peuple, mais sera une structure étrangère greffée au corps de l’État. Al Mansour a calqué le modèle janissaire dans son long exil à Istanbul avec son frère Abdelmalek. L’armée d’élite, connue sous le nom de Jaïch annar (l’armée du feu), sera composée de deux contingents : celui appelé des Andalous (ainsi appelait-on les Morisques), sous le commandement du légendaire Jawdar Basha, qui conduira l’expédition marocaine au Songhaï, à Tombouctou, et un autre contingent formé de renégats (‘alj, pl. ‘uluj), en mal d’aventures et de lucre.
Par la rédaction
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sebti arrete tes poses du cafe de flore et explique nous comment progressivement entre 1956 et 1972 l armee est une opposition a la monarchie et comment entre 19972 et sans doute aujoirdhui le role de protection a quitte l institution de l’armee pour devenir civile au sein de la police. ecris nous des vrais analyses et arrete le pipo.