Depuis leur création en 1956, les Forces Armées Royales (FAR) ont traversé des périodes qui ont marqué durablement le Maroc. Retour sur l’histoire d’une armée discrète, mais puissante.
Comment peut-on avoir une armée nationale au lendemain de l’Indépendance, sans rompre avec le legs colonial ? Souvent, les armées nationales dans les pays fraîchement émancipés étaient formées des armées de libération. Mais, on sait que, dans la réalité, on ne pouvait tourner le dos au vivier des armées professionnelles, formées par les anciens colonisateurs. L’armée marocaine, baptisée Forces Armées Royales (FAR), le 14 mai 1956, devait puiser à la fois dans le vivier de l’Armée de libération, mais s’adosser surtout à l’embryon des officiers marocains formés par la France, dont l’une des grandes figures, fut le général Kettani. Ce dernier est le seul officier «indigène» à être hissé au prestigieux rang de général et qui avait à commander, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une zone en territoire allemand. Ces officiers avaient combattu pour la France, lors de la Seconde Guerre, en Indochine, et même pour certains, en Algérie. Ils seront le noyau de l’armée marocaine, avec en appoint les Goumiers, les Tabors et les Tirailleurs. Les Los Tropas (les mehalla) espagnols furent intégrés dans le corps de l’armée marocaine. Les filières de formation des armées régulières provenaient de Saint-Cyr, de l’école militaire Dar Beïda à Meknès (nom du palais construit par le sultan Sidi Mohammed Ben Abdellah), et puis de l’école militaire de Tolède et celle de Saragosse, pour les officiers originaires de la zone nord.
Par Hassan Aourid
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