Trois matchs, trois défaites et trois capitaines consommés. Désunis, les Lions de l’Atlas ont totalement sabordé leur rendez-vous avec l’Amérique.
Le Mondial 1994 aurait pu se dérouler au Maroc si Joao Havelange, tout-puissant président de la FIFA, n’avait pas choisi de le confier aux Etats-Unis. Comme aujourd’hui, le Maroc y a cru. Mais cela n’a duré qu’un moment. La FIFA, sans doute en concertation avec les grands sponsors et argentiers du football mondial, avait privilégié l’Amérique parce que ce marché représentait, en termes de marge de manœuvre et de potentiel de développement économique, une dimension hors-norme.
Ce Mondial est donc spécial pour les Lions de l’Atlas. Mais on ne peut pas dire qu’ils l’abordent de la meilleure manière. Les problèmes commencent avant le rendez-vous américain. La campagne des éliminatoires est agitée. Entre l’entraîneur Abdelkhalek Louzani et le colonel Zemmouri, président de la fédération, le courant passe mal. Louzani supporte mal l’interventionnisme de ses supérieurs. On lui impose des choix de joueurs, on conteste son autorité. À un match seulement de la qualification, il est licencié et remplacé au pied levé par Abdellah Blinda. C’est donc Blinda, et non Louzani, qui s’installe sur le banc pour le match décisif opposant le Maroc à la Zambie, le 10 octobre 1993. Une équipe de Zambie qui avait été décimée suite à un accident d’avion quelques mois auparavant (seule la star de l’équipe Kalusha Bwalya, absent du déplacement, a échappé à une mort certaine) et qui résiste longtemps, ce jour-là, aux Lions de l’Atlas. Jusqu’au coup de boule fatal d’Abdeslam Laghrissi qui envoie le Maroc au Mondial, devant un public en transe.
Par Karim Boukhari
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