Driss Basri était-il vraiment originaire de Settat ? Mohammed V était-il toujours de mèche avec les nationalistes ? Ces derniers n’ont-ils jamais joué le jeu du Protectorat ? Place aux doutes sur les idées reçues de l’histoire du Maroc. Il est temps de bousculer vos certitudes et vos acquis d’écoliers. Comme toutes les mémoires, celle des Marocains est victime de falsifications et de déformations. «Zamane» s’attaque ce mois-ci à des contre-vérités bien établies.. Voici cinquante idées reçues qui vont vous faire revisiter et réviser ce que vous pensiez savoir de notre histoire et de nos ancêtres.
L’histoire est pleine de surprises. Pleine aussi de certitudes qui chancellent face à la ténacité de certains historiens. Des idées reçues, des croyances ou des faits historiques que l’on croyait solidement attachés à notre mémoire collective sont ainsi brutalement et froidement exécutés par les chercheurs. Comme l’histoire n’est pas une science exacte, elle est souvent victime de détournements, de manipulations. Souvent, même la mythologie et la légende s’invitent dans un domaine censé être régi par la raison. Au Maroc, l’imagination ne fait pas défaut. Les croyances les plus irrationnelles peuvent ainsi s’incruster dans un passé considéré comme réel. Allez dire à nos grands-parents qu’il est scientifiquement impossible que le visage de Mohammed V soit apparu sur la surface de la Lune ! D’autres mythes étranges rodent encore dans les esprits, ne sachant pas si l’histoire a joué un rôle dans leur apparition. Par exemple, comment expliquer cette vieille croyance qui avance que les habitants de Salé deviennent fous en fin d’après midi ? Autant de cas où, mémoire, mythe et histoire se mêlent pour en faire des idées reçues. Elles se transmettent de génération en génération, se consolident, avant d’intégrer pleinement notre mémoire collective et individuelle. D’autres « idées reçues » nous imprègnent d’une façon plus cohérente. Souvent, l’éducation et l’enseignement y prennent une part active. Ne nous a-t-on pas appris à l’école que Tarik Ibn Zyad a fait brûler ses propres navires avant d’adresser un discours, émouvant et en arabe, à ses troupes parties à la conquête d’Al Andalus ? Enfin, les idées reçues les plus nombreuses demeurent liées à l’histoire politique. Dans un monde où l’image règne en maîtresse, chaque vérité dérangeante tente de cacher son vrai visage.
Dossier coordonné par Sami Lakmahri
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