Il a conduit les recherches qui ont abouti à la grande découverte des restes d’homo sapiens vieux d’au moins 300.000 à Jbel Irhoud. Pour Zamane, il raconte le déroulement de cette aventure hors du commun.
Avant tout, quelle est la meilleure définition d’homo sapiens, une expression que l’on voit partout et qui sème parfois la confusion ?
Pour simplifier, c’est l’ancêtre de l’homme moderne ou actuel. D’autres lignées existaient, et parfois plus anciennes, mais seuls les sapiens ont survécu.
Certains emploient aussi l’expression « homme savant »…
Oui, parce qu’il est prouvé que les homo sapiens utilisaient leurs facultés cognitives pour fabriquer divers objets et pour survivre surtout. C’est cette «raison », dont ils étaient dotés, qui expliquerait la survie des sapiens aux dépens des autres lignées.
Jusqu’à la publication des résultats de votre dernière découverte, il était admis que le plus ancien parmi nos ancêtres vivait en terre d’Ethiopie. Pourquoi ?
Le consensus scientifique établissait en effet l’origine de l’homme en Afrique, et plus précisément à l’est, en Ethiopie, après la découverte des restes d’homo sapiens remontant à 195 000 ans. Il était aussi établi que jusqu’à 120 000 ans, les sapiens habitaient en Afrique avant de se déplacer vers d’autres contrées qui étaient dominées par d’autres lignées. Toute la recherche scientifique a été donc basée sur cette région du monde (Afrique de l’Est). Notre découverte bouleverse ce schéma.
Propos recueillis par Imad Stitou
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