Depuis que l’histoire des peuples est écrite, les Marocains sont désignés comme les Atlantes, habitant le long de l’Atlas ou au bord de la mer du même nom, l’Atlantique.
Depuis ces temps reculés, les civilisations des peuples vivant au bord de cette grande mer ont toujours semblé distinctes des populations orientales. Les Grecs et les Égyptiens les craignaient et prétendaient ne jamais les avoir rencontrés. Alors que traditionnellement, en terre d’Islam, les grands voyages se faisaient d’ouest en est, les grands déplacements au Maroc se font du sud vers le nord. «Le Maroc est un arbre dont les racines plongent en Afrique et qui respire par ses feuilles en Europe». Ainsi, en paraphrasant Descartes, Hassan II avait défini le Maroc. Il cherchait à convaincre les Européens d’accepter sa demande d’adhésion à leur Union, mais cette définition ne concerne pas seulement l’Europe, elle évoque également cette partie fondamentale de la civilisation marocaine s’étendant des confins de l’Afrique de l’Ouest à la porte de la Gaule antique. C’est cette région de l’Atlantique, souvent gouvernée tout ou en partie par les Marocains à travers les âges selon les circonstances, qui est appelée le Maroc Atlantique. Aujourd’hui, l’identité de cette région est de nouveau mise en lumière sur l’échiquier international. Il s’agit d’une région géographique dont les frontières géopolitiques restent mouvantes, tributaires des conjonctures économiques, militaires, diplomatiques et stratégiques. Traditionnellement, il s’agit d’une aire symbolique et spirituelle ayant des liens avec un centre souvent situé au Maroc en matière de spiritualité, de culture, de science ou de pouvoir politique, économique et militaire. Marrakech et Fès furent les centres de gravité de cette ère, où l’on venait pour s’instruire, se nourrir de savoir et de lumière auprès des maîtres soufis ou des « alims » de la religion ; mais aussi pour rencontrer le sultan ou ses délégués, afin de conclure des accords de paix ou de guerre…
Par Moulim El Aroussi
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