On le connait surtout pour son mandat de Khalifa dans la Zone Nord, et plus tard de gouverneur de Bank Al Maghrib. Mais on ne connait pas le reste, tout le reste…
Le Makhzen marocain avait l’habitude de désigner des Khalifas du sultan, c’est-à-dire des vicaires ou des représentants officiels, notamment dans des villes symboles ou certaines régions excentrées. Exemple de Marrakech où la tradition voulait que le Khalifa était généralement le successeur promis au trône, ou encore à Rissani, berceau de la famille alaouite, à Tiznit, etc.
Mais le cas du Khalifa du Tétouan était à part. Car il coïncidait avec le Protectorat. Par un artifice juridique, avec le consentement des deux puissances colonisatrices, à savoir la France et l’Espagne,il y eut un premier Khalifa, Moulay Al Mehdi ben Ismaël, mort prématurément, ensuite son fils Moulay El Hassan qui lui succéda, à peine pubère, et qui fera parler de lui. Sur le plan national, mais aussi international.
Moulay El Hassan fut un homme d’état et diplomate ayant une grande notoriété grâce à son altruisme, à son tact et à son patriotisme. Sans oublier son engagement pour l’unité nationale des pays du Maghreb, notamment l’Algérie : en témoigne la lettre reçue de la part du président du conseil du gouvernement provisoire d’Algérie, en 1960, adressant ses vifs remerciements à Moulay El Hassan, à l’époque ambassadeur du royaume à Londres, pour son soutien au peuple algérien dans sa lutte pour l’indépendance. Cela situe l’envergure de ce personnage important de l’histoire marocaine, qui gagnerait à être plus connu.
Par Ouarda Ihssan
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