Souvenez-vous, en avril 2019, Mohammed VI a demandé à Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, d’organiser les élections des Instances représentatives des communautés israélites marocaines, non-tenues depuis 1969. Dans ce communiqué, il est également précisé que ce processus devrait s’opérer selon la «périodicité du renouvellement de ces instances conformément aux dispositions du Dahir du 7 mai 1945 relatif à la réorganisation des comités de communautés israélites». Que contient donc ce dahir, vieux de 75 ans, et censé être le socle de l’organisation des instances juives marocaines ? Ce texte est d’abord marqué par un contexte très particulier. Il est publié à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, période parmi les plus angoissantes du judaïsme marocain. Les autorités françaises ne peuvent ignorer la politique de Vichy envers les juifs pendant l’occupation nazi, dont l’application a été demandée avec insistance sur le sol chérifien. C’est en partie pour tenter de tourner cette page, que la Résidence Générale souhaite réformer la vie de la communauté. L’idée est de démocratiser les instances juives et de leur donner un cadre représentatif plus légitime. Le Dahir du 7 mai 1945 est donc la première législation de l’histoire du Maroc qui consacre des élections pour les représentants israélites. Auparavant, les Comités étaient simplement désignés par les autorités locales. De plus, le dahir jette les bases de ce qui deviendra le Conseil des Communautés Israélites du Maroc, le même qui devrait renouveler ses cadres, selon la volonté royale.
Aucun Résultat
View All Result