Il faut bien le reconnaître, la notion même de patrimoine n’existait pas au Maroc avant 1912 et l’instauration des Protectorats français et espagnol. Dans ce domaine, une véritable révolution s’enclenche alors. Le pays la doit essentiellement à certaines personnes de l’administration française. Hubert Lyautey s’engage dans cette voie par passion de l’histoire, un attachement personnel à la grandeur de la civilisation marocaine mais aussi par intérêt politique. Le Résident Général a besoin de montrer que sa formule de Protectorat prend en compte l’identité du pays soumis et, donc, son patrimoine. Pour ce faire, il s’entoure d’experts tels que Tranchant de Lunel, écrivain et architecte nommé directeur du Service des antiquités, beaux-arts et monuments historiques dès 1912. Après un long travail d’inventaire, son département dresse une liste de monuments et sites à protéger. Le premier de la liste se situe dans la capitale. Il est emblématique et témoigne d’une histoire millénaire commencée avec les Phéniciens. Il s’agit de la Kasbah des Oudayas, qui devient le premier monument historique au Maroc le 6 juin 1914. Dans la foulée, des travaux restauration font collaborer Français et artisans marocains, seuls héritiers légitimes de l’art dit «mauresque».
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