Comment faire pour éviter l’influence d’un islam venu d’ailleurs ?
Le rite malékite et les mœurs de la société marocaine ne s’y reconnaissent pourtant pas. Le pouvoir envisage d’attaquer le problème par la refonte de l’enseignement religieux.
Depuis le discours du roi Mohammed VI du 29 mai 2003, suite aux attaques du 16 mai 2003, le champ religieux a une mission : moderniser l’islam. Il ne s’agit plus seulement d’organiser le champ religieux comme c’était le cas sous Hassan II, avec l’institution du Conseil supérieur des oulémas, mais d’une restructuration, qui va de la « régulation » de la fatwa au contrôle des mosquées, à l’intensification de la trame des conseils provinciaux en lieu et place des conseils régionaux, à la formation des imams au service du « projet de société moderniste et démocratique ». Le profil des clercs religieux a changé. Ce sont pour la plupart des personnes au cursus moderne : doctorat, maîtrise des langues étrangères, aptitude au dialogue, voire à la casuistique et à la polémique. La charge du prédicateur n’est plus laissée au hasard. Une grande tribune, la plus grande, à côté de la télévision et la radio, qui s’adresse à huit millions de fidèles chaque vendredi. Toute dérive est préjudiciable, et le ministère des Affaires islamiques, de concert avec les directions des affaires internes qui relève de l’administration territoriale, suit et scrute les contenus des prêches (khotbas), peut-être même les conduites des imams jugés peu orthodoxes. Le limogeage, en février dernier, de Yahya Mdaghri, prédicateur à Salé, qui a lié la recrudescence des secousses sismiques dans le Rif à la « dépravation » de ses habitants, en est un exemple.
Par Hassan Aourid
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