Jusqu’en 1920, Chaouen est une cité interdite aux étrangers, notamment aux chrétiens. Mais à quel moment cette règle a-t-elle été imposée ? Éléments de réponse.
Chaque année, le «saphir» du Maroc attire des milliers de touristes du monde entier. Jusqu’en 1920 pourtant, avant la domination espagnole, et ce pendant quatre siècles et demi, la ville était formellement interdite d’accès aux étrangers, en particulier aux chrétiens, sous peine de mort. Plusieurs voyageurs occidentaux ont, au péril de leur vie, bravé cet interdit pour pénétrer dans la ville bleue. Ce fut le cas du journaliste anglais Walter Harris, déguisé pour l’occasion en Rifain, ou encore le missionnaire William Summers, qui, démasqué, sera empoisonné par les habitants de Chaouen (aussi appelée Chefchaouen). Ou encore Charles de Foucauld, militaire reconverti en géographe, explorateur et religieux, déguisé en rabbin. À quelques centaines de mètres de Chaouen, il écrit dans «Reconnaissance du Maroc» (1888) : « La ville, enfoncée dans un repli de la montagne, ne se découvre qu’au dernier moment. On a gravi les premiers échelons de la chaîne, on est parvenu à la muraille rocheuse qui la couronne … Tout à coup ce labyrinthe cesse, la roche fait un angle : à cent mètres de là, d’une part adossée à des montagnes à pic, de l’autre bordée de jardins toujours verts, apparaît la ville ». Déjà à l’époque, Chaouen et sa situation géographique impressionnent.
Par Nina Kozlowski
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 89