Des centaines de tonnes d’or sont évacuées de toute urgence devant l’avancée des nazis. En pleine Bérézina de l’été 1940, la Banque de France parvient tout de même à priver les Allemands d’un immense butin de guerre. Parmi les destinations choisies pour l’évacuation, Casablanca.
Les quatre officiers nazis sont en panique. Le 15 juin 1940, au lendemain de la prise de Paris par la Wehrmacht, ils sont missionnés par leurs supérieurs pour inventorier la quantité d’or restante dans les caves de la Banque de France. Pour eux, le constat est amer. Pas un gramme du précieux métal ne subsiste dans «La souterraine», immense dédale de près de deux hectares, située sous le siège de l’institution bancaire. Pourtant, les allemands ne devraient pas être surpris. L’histoire des guerres qu’ils livrent à la France est aussi celle de la mainmise (ou pas) sur les richesses de l’ennemi. Le conflit entre les deux puissances en 1870 est le premier exemple de la mise à l’abri de l’or français. A cette époque déjà, face à la supériorité de l’armée prussienne, les autorités françaises vident Paris de son or. La quasi-totalité de ce trésor trouve refuge dans le port de Brest en Bretagne. En cas d’invasion totale du territoire, l’or de cette même Banque de France se tient prêt à rejoindre la Grande Bretagne, de l’autre côté de la Manche. L’histoire se répète également en 1914 où, devant la menace allemande, les français organisent à nouveau un plan d’évacuation de leur or. Cette fois, c’est dans le Massif Central qu’est creusée la cache. Lorsqu’Hitler déclare la guerre à la Pologne en septembre 1939, les Français ont en réalité déjà anticipé la sauvegarde du trésor national. Plusieurs centaines de tonnes sont ainsi acheminés vers le sud de la France.
Par Sami Lakmahri
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