Rabat a subi des mues, partant de presque rien pour devenir l’une des villes les plus « vivables », au Maroc mais aussi en Afrique et dans le reste du Monde Arabe.
Rabat n’était qu’une bourgade quand Lyautey avait décidé d’en faire une capitale en août 1912. Elle n’avait pas de nom, si ce n’est celui du lieu, le « campement de la victoire », ou Ribat Al Fath. C’était juste le save haven (abri) de rescapés morisques, cantonnés dans leur médina, ceinte par la muraille andalouse qui donnait sur des vergers, avec une nécropole pour Mérinides dans une qasbah au style andalous, qui a gardé la veille appellation du lieu : Chellah. Chalamot, d’origine amazighe, veut dire terre, et par extension de sens, édifice, prononcé à la romaine : Sala.
Les deux rives, du temps romain et certainement phénicien, formaient une seule ville. La bourgade servait aussi de relais du Makhzen, quand le sultan allait d’une capitale à l’autre (Fès ou Marrakech), le lieu étant à équidistance entre les deux capitales impériales. Le sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah y avait construit un noyau de Dar Al makhzen, avec une mosquée attenante appelée mosquée Sounna. Plus tard, Moulay Slimane a fait de cette bourgade son lieu d’estivage, en construisant le Palais de la mer, le Dolma Bahche (le Palais d’été des sultans ottomans) des Alaouites, dans ce lieu aux multiples vies, qui va devenir hôpital du nom d’une infirmière Marie Feuillet, connue dans la mémoire populaire par Marifiyi.
Par Hassan Aourid
Lire la suite de l’article dans Zamane N°109 (Décembre 2019)