La naissance des villes au Maroc remonte à l’antiquité. Mais ce n’est qu’avec l’islamisation du pays que la ville a retrouvé ses lettres de noblesse, car « la propagation de l’islam, comme écrit Georges Marçais, s’est traduite par une extension de la vie citadine ». L’islam étant « une religion essentiellement citadine », les grandes villes du Maroc, et de l’occident musulman en général, ont vu le jour avec les grandes dynasties de la période médiévale comme les Idrissides les Almohades ou les Mérinides : Fès, Marrakech, Salé, Sebta, Ksar El Kebir, etc.
Ce qu’on qualifie comme « période moderne » en Occident (XVe– XVIIIe siècles) a été marquée au Maroc par la régression de la vie urbaine et le recul de l’économie continentale liée au commerce caravanier. Depuis l’avènement des Alaouites au XVIIe siècle, l’activité économique, et avec elle l’urbanisation, se sont progressivement déplacées vers les côtes atlantiques. La littoralisation du tissu urbain marocain au cours des quatre derniers siècles a, en effet, constitué le développement majeur de l’histoire du Maroc moderne. Cette tendance s’est renforcée avec la colonisation au cours du siècle dernier qui a vu le déplacement massif de la population marocaine vers les côtes. Des villes côtières qui, jadis, n’étaient que des forteresses militaires modestes se sont transformées aujourd’hui en grandes métropoles avec des millions d’habitants. Une tendance irréversible, semble-t-il, avec l’intégration croissante du Maroc dans l’économie globale.
Dossier coordonné Par Mohamed El Mansour
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