Avant de rendre l’âme, le 14 février 2022, Driss El Khouri, grand nom de la littérature marocaine, avait reçu Zamane pour une longue et émouvante confession. Il y évoque son enfance difficile à Derb Ghallef, son passage par les quotidiens Al-Alam et Al-Ittihad al-Ichtiraki, ses virées avec Mohamed Choukri et Mohamed Zafzaf, et bien d’autres aspects de sa vie… Bonne lecture.
«La date de ma naissance inscrite sur ma carte nationale d’identité indique le 1er janvier 1940, mais on m’a dit que j’ai vu le jour au milieu de l’année 1939, dans le quartier Derb Ghallef à Casablanca. Ma famille, qui était très pauvre, est originaire de Guisser, une localité qui se trouve au sud de Settat. En plus du père et de la mère, ma famille était composée de cinq membres, dont j’étais le petit dernier. D’après ce que me disait ma sœur, j’étais un enfant au teint clair, comme mon frère aîné Abdelkader, qui a pris soin de moi après la mort de mon père. C’est mon frère qui m’a emmené dans le Msid (école coranique) où j’ai appris le Coran et les 60 «hizb» le composant. J’avais tout mémorisé, même si j’ai oublié depuis quelques sourates»…
La vie à Derb Ghallef
Après la «mosquée», comme on disait à l’époque, mon frère Abdelkader, qui travaillait au port de Casablanca, m’a inscrit dans une école libre à Derb Ghallef. Plus tard, j’ai rejoint une autre école à Derb Sultan, près du célèbre jardin de L’Hermitage. J’y suis resté jusqu’en deuxième année de collège, avant d’interrompre ma scolarité pour raisons familiales. À la maison, il n’y avait pas assez à manger et la femme de l’un de mes frères était dure avec moi.
Propos recueillis par Omar Jari
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