Le royaume chérifien est naturellement une terre de voyageurs. Qu’ils soient aventuriers ou migrants, des Marocains contribuent à écrire l’histoire hors des frontières de leur pays. Le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME) leur rend hommage avec la parution d’un beau livre. Lecture.
Marocains, migrants et voyageurs, tel est le titre de cet ouvrage édité par le CCME. Ce beau livre parcourt l’histoire du royaume et rappelle combien la notion de déplacement et de voyage fait partie de son ADN. Il traduit le lien indéfectible entre mouvement et identité. A l’heure des nationalismes ressuscités et du protectionnisme à outrance, les travaux présentés dans cet ouvrage, par des chercheurs renommés, confirment que la richesse d’une nation se bâtit grâce aux échanges. C’est donc par la connaissance de l’autre, au-delà des frontières, que le Maroc s’ouvre sur le monde qui l’entoure. Cet instinct naturel de déplacement concerne notre pays depuis que l’homme y est installé. Au fil du temps, aventuriers, savants, hommes d’affaires, diplomates et migrants quittent leur base marocaine pour des contrées étrangères. Dans la préface de l’ouvrage, le CCME « ne prétend pas à un travail exhaustif sur les voyageurs et migrants marocains », mais affirme le besoin d’entamer « une réflexion commune et innovante » à même de « fournir des éléments et des pistes de réflexion et de recherches futures plus fournies et plus adaptées à l’image de cette thématique et de ses enjeux». Cette forme de recherche basée sur la thématique du mouvement est en effet un outil précieux pour l’historien désireux de comprendre la relation du Maroc avec le reste du monde. Longtemps piégé dans l’image d’un empire chérifien renfermé sur lui-même, la réalité historique du Maroc contredit ce cliché souvent véhiculé par le Protectorat. A travers l’histoire, les exemples livrés dans «Marocains, migrants et voyageurs» confirment la nature d’un peuple du voyage.
Par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 68