Regard franc et direct sur les «Marocains» d’Israël, leur «israélinité» mais aussi leur «marocanité», et sur leur rapport complexe, fortement ambigu, à leurs «voisins» palestiniens.
C’est l’histoire d’un Israélien d’origine marocaine qui se promène avec son petit-fils dans les rues de Tel Aviv : «Tu vois, mon petit ; là, à gauche, ce grand bâtiment blanc, c’est moi qui l’ai construit de mes mains. Bien sûr, je n’étais pas tout seul». Puis, plus loin, au détour du boulevard : «Et là, tu vois, en face, cet immeuble c’est aussi moi qui l’ai construit, il y avait ton oncle Makhlouf avec moi». Et plus loin encore : «Tu vois cette route»… Et là, le gosse s’arrête et l’interrompt : «Grand-père, depuis quand tu es Palestinien ?».
Le grand père s’arrête à son tour. Après un silence, il répond : «Tu le sais bien, nous sommes Marocains». «Et maintenant, alors ?», se demande le grand-père, conscient que le petit venait de lui donner une sacrée leçon, lui faisant comprendre ce qu’est une société coloniale…
La société israélienne vit en son sein l’affrontement Orient/Occident. En même temps, elle vit la confrontation armée permanente avec les pays alentour. Les juifs marocains vivent dans l’oeil du cyclone de ce double affrontement.
Par Raymond Rahamim Benhaim
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