Contrairement aux Français, beaucoup de politiciens espagnols ayant une « histoire marocaine » dans leur famille ne se hasardent pas à le pérorer publiquement. Pour plusieurs raisons. Zamane a percé l’énigme.
En dépit de la proximité géographique, les relations entre le Maroc et l’Espagne ont toujours été sensibles et souvent conflictuelles. La droite espagnole, qui est à l’opposé de la droite française (franchement pro-marocaine), et dont beaucoup de dirigeants sont des descendants de sympathisants ou de personnages importants du régime franquiste, se caractérise par une certaine animosité feutrée mais pérenne envers le voisin du sud. Cette attitude est compréhensible dans la mesure où le Maroc revendique des territoires espagnols qu’il considère siens. Pourtant, quand on cherche bien dans la généalogie des personnalités espagnoles, on tombe souvent sur des perles, des origines et des histoires tues pendant des décennies, mais qui en disent long sur les soubassements des relations maroco-espagnoles. Certains faits sont des mythes ou des affabulations, mais d’autres sont assurément vrais. Par exemple, pendant longtemps, une croyance populaire très répandue dans le nord du Maroc affirmait mordicus que l’unique fille du général Francisco Franco, Carmen Franco Polo (née en 1926), était en fait une orpheline rifaine adoptée par Franco durant la Guerre du Rif (1921-1926). Le futur chef de l’Etat a effectivement participé à cette guerre. Ses anciens collaborateurs racontent que, jusqu’à la fin de sa vie, il a toujours porté le Maroc, un pays où il a fait l’essentiel de sa carrière militaire, dans son cœur. De là à croire que sa fille est une Marocaine…
Par Adnan Sebti
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