les premiers paysans rifains partis dès la fin du XIXème siècle travailler dans les exploitations coloniales de l’Algérie française n’ont rien à voir avec les jeunes diplômés universitaires marocains qui, aujourd’hui, s’installent progressivement dans différents pays européens, mais aussi en Afrique ou dans les pays du Golfe.
Les transformations qui ont affecté le système migratoire marocain durant les 20 dernières années sont sans précédent dans leur accélération et surtout leur complexification. Pour saisir ces mutations récentes retenons trois évolutions majeures. La première concerne la place du Maroc dans le système migratoire mondial et régional qui a été profondément reconfigurée, le pays s’étant vu assigner de nouvelles fonctions migratoires. La deuxième renvoie aux politiques publiques qui, longtemps figées, ont dû réagir rapidement à ce nouveau statut migratoire pour s’y adapter. La troisième évolution majeure se traduit par les profondes mutations qui ont affecté les structures socio-économico-culturelles des communautés marocaines à l’étranger.
Pays d’immigration, puis d’émigration
Vers la fin des années 1990, nous étions déjà assez loin du modèle migratoire classique qui avait fonctionné auparavant, soit une émigration avant tout ouvrière, masculine et tournante, produit du système colonial et donc tournée surtout vers la France, puis élargie à d’autres pays comme la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne.
Par Mohamed Berriane
Géographe, Prof. émérite Université Mohammed V
Lire la suite de l’article dans Zamane N°105/106 (Août/Septembre 2019)