Au Maroc, comme dans le reste du Maghreb, la peur a été un élément central qui a défini les rapports sociaux, façonné la psychologie moyenne… et probablement maintenu, jusqu’à une époque récente, de larges franges de la population dans un état d’irresponsabilité ou d’immaturité générale.
La peur est un mécanisme psychologique qui peut être spontané ou imposé. Plus que le premier, c’est surtout le deuxième cas de figure qui a toujours été derrière toutes les organisations sociales.
C’est par la peur qu’on éduque un enfant qui vient au monde. Qu’on domine un pays, un peuple. Qu’on organise une société. Les religions, ensuite les lois, qui ont historiquement organisé le lien social qui relie les uns aux autres, reposent donc sur la peur qui définit les garde-fous, les interdits, et trace les frontières du licite et de l’illicite. Les religions et les lois n’existeraient pas, ou ne seraient plus respectées, s’il n’y avait pas cette peur pour encadrer les populations.
La peur de la sanction et du châtiment a aussi ce rôle d’arbitre pour séparer le bien du mal. Si le mal n’était pas sanctionné (par les hommes via des lois et des jugements, ou par le ciel via des textes religieux), la morale et peut-être la raison, qui sont à la base de l’humain en nous, n’auraient pas existé.
Par Karim Boukhari
Lire la suite de l’article dans Zamane N°108 (Novembre 2019)