De 710 à 1492, la péninsule ibérique a été en grande partie sous domination musulmane : un âge d’or pour les conquérants d’Al-Andalus, un cruel souvenir pour les descendants des rois visigoths. Au sud de la Méditerranée, on oublie encore que les premiers conquérants d’Al-Andalus étaient loin d’être tous arabisés, tandis qu’au nord du détroit de Gibraltar, on méconnaît souvent l’apport civilisationnel de l’islam et on ne le convoque parfois qu’au nom d’une certaine vision colonialiste. Pour échapper aux idées reçues, Zamane retrace l’histoire d’Al-Andalus, marquée par des souverains visionnaires qui ont su gérer la diversité des croyances de leurs administrés. Entre amazighité, latinité et arabité, nous faisons nôtre la maxime de Jacques Berque qui, étudiant Al-Andalus, affirmait que « l’avenir est au métissage ».
Le califat omeyyade, qui est à l’origine de la conquête de la péninsule ibérique, règne sur le monde arabo-musulman depuis moins d’un siècle quand, en 750, un membre du clan des Hachémites les détrône, extermine toute la famille et transfère sa capitale à Bagdad en donnant à cette nouvelle dynastie le nom de Abbassides. Est-ce la fin de l’histoire omeyyade ? Non. Un jeune homme de 20 ans, né en 730, un certain Abderrahmane, parvient à échapper à ce massacre et se réfugie dans la lointaine province d’Al-Andalus, où il peut compter sur de nombreux partisans. Al-Andalus est alors au bord de la guerre civile. A plus de 5000 kilomètres de leur base arrière, l’actuelle Arabie Saoudite, les tribus arabes ont reproduit les mêmes rivalités que sur la terre de leurs ancêtres et s’affrontent sans merci. Aux tribus arabes, il faut ajouter d’autres clans, notamment les Berbères et les Syriens, qui ont massivement participé à la conquête d’Al-Andalus.
Par la Rédaction
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