Que contenait le fameux « carnet noir » de Mohamed ben Hassan Ouazzani, longtemps perdu dans les archives du Protectorat ? Zamane lève le voile et vous raconte l’histoire d’un document étonnant.
C’est un petit carnet, qui ressemble à un cahier d’écolier. En fait, c’est un bloc-notes dont la couverture est de couleur bleue, tout comme l’écriture, appliquée mais difficilement lisible. Les pages sont numérotées. Il y en a cinquante-huit, toutes manuscrites. Ce long texte est divisé en plusieurs chapitres. Le premier, souligné, est intitulé « Le génie » et il est suivi de trois points de suspension. « Le génie, c’est essentiellement ne pas pouvoir ne pas faire », écrit l’auteur en reprenant une phrase de Tolstoï, qu’il cite. D’ailleurs, ce long texte est truffé de citations de grands auteurs, français et autres, connus et moins connus. Shakespeare côtoie Kant et Mirabeau, et Paul Morand ses contemporains André Gide, Paul Valéry et d’autres. On trouve aussi, pêle-mêle, des références à des noms moins connus comme le poète et romancier André Bellesort et l’écrivain et historien catholique Daniel-Rops, des académiciens ou futurs académiciens français avec qui la postérité a été moins généreuse, puisqu’ils sont en partie oubliés aujourd’hui. Mais il y a aussi quelques références à des chefs d’Etat, comme Salazar Antonio de Oliveira, le dictateur portugais fondateur de l’Estado Novo (Etat nouveau), ou encore l’empereur romain Marc Aurèle.
Par Adnan Sebti
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