De tous les clichés sur les Marocains, celui du Fassi est peut-être, à la fois, le plus ancien et le plus dur. Le plus représentatif aussi, comme l’ont si bien (ou mal) décrit les célèbres frères Tharaud.
Les frères Tharaud ont posé, à l’orée du Protectorat, le cliché sur le Marocain à travers trois ouvrages : «Fès ou les bourgeois de l’Islam», «Les Seigneurs de l’Atlas» et «Rabat ou les heures marocaines». C’est le premier qui a polarisé l’intérêt, par sa charge critique, voire caricaturale du Fassi. Or, Fassi n’est pas que d’être Fassi, c’est-à-dire né à Fès ou descendu d’une famille de Fès, mais c’est une certaine façon d’être qui repose sur le sentiment de supériorité que le Fassi pense avoir sur les autres Marocains. Car c’est Fès qui donne le ton au Maroc, c’est la citadelle de l’islam, le réceptacle des bonnes manières, le réservoir des serviteurs du Makhzen.
L’angle d’attaque n’est donc pas réservé au Fassi de «souche», mais à un certain Marocain qui, de par son héritage et ses manières, s’érige contre la civilisation occidentale, tout en jouissant de ses bienfaits.
Par Hassan Aourid
Lire la suite de l’article dans Zamane N°112 (Mars 2020)