La question de l’opposition Islam-Occident est épineuse. Ces deux notions sont tellement instrumentalisées aujourd’hui que même les ponts de dialogue sont parfois difficiles à bâtir…
Le XXIe siècle, l’Occident l’a voulu une ère de démocratisation pour un monde arabe dominé par des régimes autocratiques et autoritaires. Ce fut le fameux projet américain d’un «New Middle East», suivi d’un faux «printemps arabe» dont l’aboutissement ne fut dans la plupart des cas que plus d’autoritarisme, en plus du chaos et de la dislocation des entités nationales existantes. L’Occident prône la démocratie, mais cautionne l’arrêt du processus électoral en Algérie. Il engage des guerres contre des pays comme l’Iraq ou la Syrie pour y instaurer la démocratie, mais en s’alliant aux régimes les plus rétrogrades de la planète. Un Occident qui n’arrête pas de dénoncer les atteintes aux droits de l’homme, mais fait la sourde oreille quand il s’agit d’Abou Ghraib, de Guantanamo ou des spoliations quotidiennes desterres en Palestine. Notre objectif n’est pas de s’attarder sur les traumas du passé, mais de jeter les ponts avec l’Occident par le dialogue et le respect mutuel. Un dialogue qui soit basé sur ces valeurs universelles de l’Europe des Lumières en bannissant la logique du « deux poids, deux mesures ». Un dialogue qui se veut sincère et respectueux de ce qui est cher et sacré chez l’autre. Pas un dialogue par la provocation et l’insulte. Si nous revenons aujourd’hui sur quelques thèmes de notre histoire partagée avec l’Occident, ce n’est que pour une introspection qu’on voudrait commune en vue de discerner l’origine du mal et de déterminer les responsabilités historiques de tout un chacun. Un pas nécessaire pour un vrai dialogue de civilisations.
Par Mohamed El Mansour
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