Dès son installation dans le territoire nord du Maroc, le protectorat espagnol entame la mise en chantier d’un réseau de chemin de fer reliant plusieurs villes de la région. Si ce dernier sert d’abord les objectifs militaires, son apport à l’économie sera plutôt faible.
Bien avant l’entrée officielle de leurs troupes militaires à Tétouan en février 1913, les autorités du protectorat espagnol avaient déjà tout un plan pour mettre en place un chantier d’envergure dans la zone nord du pays : un réseau de chemin de fer qui fera de Tétouan la ville principale du territoire sous domination espagnole. Ce réseau comportait une première ligne ferroviaire allant vers Sebta, et une seconde reliant Tétouan à Rio Martil, où se trouvait le port naturel de la capitale espagnole à une distance de dix kilomètres.
En fait, le chemin de fer était un des sujets les plus récurrents depuis la fin du XIXème siècle et le début du XXème, notamment par les africanistes qui incitaient à une action espagnole active au Maroc. Ayant exagéré ses potentialités économiques, on pensait que des villes comme Tanger, Sebta ou Melilla seraient des points de départ ou de destination d’un réseau ferroviaire qui traverserait l’Afrique subsaharienne, permettant ainsi de diminuer les distances qui séparaient les métropoles de France et de l’Angleterre et leurs colonies dans le centre et le sud du continent africain.
Par Driss Benyahia
Lire la suite de l’article dans Zamane N°103 (Juin 2019)