Le Maroc a toujours tourné le dos à la mer. Conformément à la grammaire des civilisations, les grands centres urbains et pôles civilisationnels, jusqu’à la révolution industrielle, ont émergé sur les grands cours d’eau ou en contrebas des montagnes qui les irriguent, comme pour Fès et Marrakech ou Boukhara.
Aucun grand centre urbain sur le littoral n’émerge dans l’histoire marocaine avant le XXème siècle. Rabat, comme son nom (Ribat) l’indique, est un simple campement militaire, inachevé d’ailleurs. Il faudra peut-être tenir compte de deux exceptions qui remontent au temps romain, avec de grands comptoirs : Lixus et Sala, privilégiés par deux cours d’eau qui rendaient la navigation possible. Alors que Tin-Gi (Tanger) est plutôt méditerranéenne). Certes, on naviguait en bordure. L’Atlantique est synonyme de ténèbres, ainsi appelle-t-on l’Atlantique en arabe. Le mot Atlantique est d’origine grecque, dérivé d’Atlas, Titan qui porte le mode. C’est certainement aux Portugais que revient le mérite de dompter l’Atlantique. La découverte de l’Amérique a brisé un carcan et les Portugais, forts de leur nouvelles embarcations, de leur arsenal et leur savoir faire, vont écumer l’océan et établir à presque 400 milles d’intervalle, des comptoirs sur la façade atlantique, jusqu’au cap de Bonne espérance. Ils érigèrent sur la côte marocaine des comptoirs à Zilis (Asilah), Mazagan (Brija, puis El Jadida), Safi, Cap Juby (Tarfaya), avec une tentative qui s’est soldée par un échec, au XVIème siècle, de mettre la main sur la baie de Founty (le mot serait d’ailleurs une corruption de l’équivalent de «fontaine» en portugais). Mais le Maroc va s’assoupir depuis la prise de Sebta en 1415, pour prétendre à un quelconque dessein. Il y eut un sursaut avec les Saâdiens, qui, avec Al-Mansour, vont jouer les équilibristes entre Turcs et Espagnols : deux puissances qui maitrisaient la navigation en Méditerranée. Al-Mansour nourrit la velléité de conquérir les Açores.
Par Hassan Aourid
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De très beaux articles.
Je suis un lecteur assidu de votre magazine aussi bien celle de version française que d’arabe depuis leur début.
Je préside une association locale qui » milite » pour la préservation et la promotion du patrimoine marocain dans ses deux aspects matériel et immatériel.
Des associations comme la mienne il y en a beaucoup mais malheureusement leurs efforts passent inaperçus.
Je vous suggère de » mettre un peu de lumiere » sur ces efforts dans les colonnes d’un de vos prochains numéros.
Bonne continuation.